Maïs
1. Tache goudronneuse
Le dépistage de la tache goudronneuse au mois d’août permet de déterminer sa présence et la gravité de la maladie. La présence de petites lésions noires et circulaires confirme la présence de la tache goudronneuse. Elles forment des bosses légèrement surélevées que l’on peut sentir sur les tissus végétaux touchés. Les lésions peuvent apparaître sur les feuilles, les spathes ou les tiges. Elles sont souvent entourées d’un halo de couleur beige clair. Les lésions sont causées par des structures fongiques appelées stromates. Elles ne peuvent être éliminées par frottement des tissus végétaux affectés.
Le plus souvent, les symptômes apparaissent de la sortie des soies à la fin du remplissage du grain. L’infestation est sévère quand la majeure partie d’un champ présente une couverture de 50 % de la feuille de l’épi pendant le remplissage du grain. Elle peut entraîner d’importantes pertes de rendement allant de 20 à 60 boisseaux/ac.1
Notes pour l’année suivante : La détection de la tache goudronneuse cette année pointe fortement vers l’établissement d’un plan pour la gérer à nouveau l’an prochain. La gestion des taches goudronneuses exige à la fois la tolérance intrinsèque du plant et l’application d’un fongicide. Les chercheurs scientifiques de Corteva ont étudié la tache goudronneuse. Ils ont passé au crible les hybrides afin d’établir une échelle de notation permettant de communiquer le niveau de tolérance de chacun. Pour l’an prochain, sélectionnez des hybrides tolérants. Surveillez attentivement les cultures afin d’effectuer les applications de fongicides au bon moment.
2. Helminthosporiose du Nord du maïs
L’helminthosporiose du Nord du maïs (HNM) constitue la maladie de la feuille du maïs la plus courante en Ontario. Les infections en début de saison peuvent avoir un impact grave sur le rendement. Les symptômes communs commencent souvent sur les feuilles inférieures. Des lésions elliptiques, allant de grises à bronzées marquent les feuilles. Les lésions peuvent mesurer de 1 à 6 pouces de long. En présence d’une humidité élevée, les spores qui recouvrent les lésions deviennent vert olive ou noires, ce qui donne aux feuilles un aspect sombre ou sale.
Notes pour l’année suivante : Semez un hybride de maïs à haut rendement tolérant l’HNM. Effectuez une rotation des cultures et évitez de semer du maïs au cours d’années successives. Labourez les champs pour favoriser la décomposition des résidus infectés et appliquez un fongicide à titre préventif ou, si nécessaire, à titre curatif.
3. Tache grise de la feuille
Une infection précoce par la tache grise peut également entraîner des épidémies secondaires plus tard dans la saison, la propagation de la maladie et des dommages aux feuilles. Cela entraîne des pertes de rendement encore plus importantes. Le maïs semé tardivement, exposé à la maladie à des stades de croissance hâtifs, est plus vulnérable. Il peut subir des niveaux d’infection plus élevés. Une perte importante de rendement peut résulter d’une surface foliaire détruite avant la fin du remplissage des grains.
On identifie la tache grise par les lésions rectangulaires, longues et minces, mesurant jusqu’à deux pouces de long. Elles apparaissent sur les feuilles. Les lésions d’abord bronzées deviennent généralement grises. Le champignon de la tache grise passe l’hiver dans les résidus de maïs. Ainsi, les pratiques de culture préventives s’avèrent essentielles, surtout que la menace d’infection grandit en maïs sur maïs.
Notes pour l’année suivante : Choisissez des hybrides résistants à la tache grise. Planifiez soigneusement la rotation des cultures, en évitant de semer du maïs plusieurs années d’affilée. Travaillez le sol des champs pour favoriser la décomposition des résidus infectés. Les fongicides peuvent être appliqués à titre préventif ou, si nécessaire, à titre curatif.
4. Fusariose de l’épi
Une moisissure de couleur rose apparaît généralement à l’extrémité de l’épi. La fusariose de l’épi aime les conditions estivales fraîches et humides. La contamination des grains par les mycotoxines peut ou non accompagner les symptômes de la pourriture de l’épi due à Gibberella. La principale mycotoxine est le déoxynivalénol (DON), également appelé vomitoxine.
La fusariose de l’épi due à Gibberella peut être facilement identifiée par la couleur rouge ou rose de la moisissure. Elle s’annonce presque toujours à l’extrémité de l’épi et progresse à partir de là. Le dépistage des champs en août et avant la récolte est essentiel pour identifier les foyers de maladies graves. Il permet de prendre des décisions éclairées sur le calendrier de la récolte, la manutention des grains après la récolte, son entreposage et son utilisation. Les champs touchés doivent être récoltés dès que l’humidité des grains le permet.
Notes pour l’année suivante : La sélection d’hybrides tolérants peut contribuer à réduire la pourriture de l’épi due à Gibberella et aux mycotoxines associées. Les sélectionneurs de plantes ont été en mesure de choisir des caractéristiques physiques, ainsi qu’une tolérance génétique, qui limitent le développement de la maladie. La rotation des cultures et la gestion des résidus peuvent également être intégrées comme mesures de suppression.
Soyas
5. Moisissure blanche
La moisissure blanche, causée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum constitue un grave problème pour le rendement et la croissance des plantes vivaces dans l’est du Canada. Généralement en fin de saison, des lésions aux tiges, allant de grises à blanches, révèlent les symptômes de la maladie. Lors du dépistage, le flétrissement des feuilles mortes qui restent attachées à la tige en fin de période de croissance révèle un symptôme de la moisissure blanche. Au fur et à mesure que la saison de croissance progresse, les plants de soya infectés sont généralement tués par plaques tard en fin de saison. Parfois, les corps noirs (sclérotes) de la moisissure blanche se retrouvent sur les fèves à la récolte.
Notes pour l’année suivante : L’adoption de meilleures pratiques de gestion pour minimiser le risque de moisissure blanche est la première ligne de défense de l’agriculteur. Le dépistage de l’infection en début de saison est essentiel et l’application de fongicides peut s’avérer efficace. Le fongicide le plus efficace offert pour lutter contre la moisissure blanche dans le soya est Viatude™. Il s’agit d’une nouvelle solution. Il compte de multiples modes d’action efficaces de gestion de la résistance. La sélection des variétés doit également être prise en compte. Soyas Enlist E3TM ViatudeTM offre des caractéristiques améliorées qui peuvent contribuer à la résistance contre la moisissure blanche.
6. Nématode à kyste du soya
En l’absence de gestion, les densités de population du nématode à kyste du soya (NKS) et le potentiel de pertes de rendement augmentent régulièrement. Malheureusement, les NKS passent souvent inaperçus dans les champs. Cela tient du fait que les symptômes de dégâts hors sol et de perte de rendement ne sont pas toujours visibles.
Le NKS peut être trompeur. Les champs infestés par le NKS et le soya paraissent en bonne santé alors qu’ils sont infectés. Les agriculteurs doivent dépister les NKS en déterrant soigneusement le plant, puis en enlevant délicatement la terre des racines. Un examen permettra de détecter les kystes de couleur « blanc perle à jaune ». Cela vaut également pour les producteurs utilisateurs des variétés résistantes aux NKS. En effet, au champ, les populations de NKS peuvent s’adapter à ces variétés et entraîner une augmentation de la reproduction des NKS et des pertes de rendement. L’examen des racines pour détecter la présence du NKS peut être effectué cinq à six mois après le semis et tout au long du mois de septembre.
Notes pour l’année suivante : Si le NKS est détecté sur les racines du soya, prélevez des échantillons de sol à l’automne pour en confirmer le nombre. Ces informations permettent d’orienter la meilleure stratégie de gestion à mettre en œuvre. La sélection d’une variété résistante à cette maladie présente la première ligne de défense. Donc, reportez-vous à vos notes de dépistage lorsque vous choisissez vos variétés pour la saison de culture 2024. Gardez en tête que les nématodes s’adaptent. Il importe d’effectuer une rotation des sources de génétique afin de préserver l’efficacité des variétés résistantes au NKS. La réussite exige aussi un dépistage constant et une gestion proactive de la part du producteur.
7. Syndrome de la mort subite
Le syndrome de la mort subite (SDS) réduit les rendements. Les plants de soya infectés perdent de leur surface foliaire et tombent prématurément. Les racines se détériorent, ce qui limite l’absorption de l’eau et des nutriments. Les fleurs et les gousses avortent. Les graines sont plus petites. Les gousses se forment plus tard, ne se remplissent pas ou n’arrivent pas à maturité. L’infection se produit souvent au cours des six premières semaines suivant la levée. Toutefois, les symptômes ne se développent généralement pas ou ne deviennent pas perceptibles avant le stade de reproduction des gousses, à mi-parcours du développement du soya. Les premiers symptômes foliaires du SMS apparaissent sous forme de taches jaunes (généralement sur les feuilles supérieures) en mosaïque. Les feuilles présentent également des zones jaunes et brunes. Elles contrastent avec les nervures vertes, se tordent, s’enroulent et tombent prématurément. Les symptômes foliaires sont le résultat de la toxine produite par le champignon Fusarium virguliforme à la suite d’une infection précoce des racines du soya. La surface extérieure des racines pivotantes en raison du grand nombre de spores produites. Les champs présentant un sol compacté ou des antécédents d’infection par le NKS sont plus sujets à voir apparaître le SMS pour la première fois.
Notes pour l’année suivante : Présentement, l’utilisation de variétés tolérantes demeure la méthode la plus efficace de gérer le SMS. Envisagez utiliser le soya Enlist E3™. Il offre des caractéristiques améliorées pouvant contribuer à la résistance au SMS. Le traitement des semences peut également s’avérer une option efficace. S’y ajoutent les bonnes pratiques de gestion comme semer en dernier les champs les plus problématiques ou ceux infectés par le SMS.
8. Pourriture brune de la tige
Le champignon Phialophora gregata cause la pourriture brune de la tige. Il survit dans les résidus de soya. En commençant par les racines, la pourriture brune de la tige infecte le plant et provoque une perte de rendement. Le champignon infecte les racines tôt dans la saison. Cependant, les symptômes des dommages au système vasculaire apparaissent généralement au milieu de l’été, pendant le stade de la reproduction. Des feuilles allant de brun à brun rougeâtre révèlent l’infection.
Les symptômes foliaires de la pourriture brune de la tige peuvent être confondus avec ceux du SMS. Assurez-vous de les différencier lors du dépistage. Fendez les tiges dans le sens de la longueur. Le centre de la tige ou moelle sera blanc en présence du SMS et brun pour la pourriture brune de la tige.
Notes pour l’année suivante : Comme le champignon survit dans les résidus de soya infectés, laissés à la surface du sol, il peut continuer à se reproduire tout au long de l’hiver. Il importe de lutter contre la maladie. La sélection de variétés résistantes à la pourriture brune de la tige devient incontournable. La rotation des cultures, avec un intervalle recommandé de deux ans entre les cultures de soya par champ, contribue à la défense. L’enfouissement des résidus de soya infectés par le travail du sol permet également de réduire le risque relié à la pourriture brune de la tige.
9. Phytophthora, pourriture des racines et des tiges
La pourriture phytophthoréenne des racines et des tiges peut se manifester tout au long de la saison de croissance des variétés sensibles, d’où le besoin d’un dépistage en fin de saison. Cette maladie profite des conditions humides prolongées dans les champs. Donc, il faut cibler le dépistage sur les champs mal drainés une à deux semaines après une forte pluie. Le flétrissement et le jaunissement des feuilles témoignent des premiers symptômes. Avec le temps, une lésion brun chocolat finit par se former en commençant dans le sol jusqu’à presque mi-hauteur. Les racines des plants infectés sont décolorées. La maladie présente des phases de pourriture des semences, de brûlure des semis et de pourriture des racines et des tiges. Toutefois, les symptômes au-dessus du sol peuvent ne pas être évidents pendant plusieurs semaines après l’infection initiale. Le champignon phytophthora peut tuer les plants à tous les stades de leur croissance et entraîner une perte de rendement.
Notes pour l’année suivante : La sélection des variétés et le traitement des semences sont les moyens les plus efficaces pour lutter contre le Phytophthora. Le soya Enlist E3™ offre des caractères variétaux porteurs d’une résistance à la pourriture des racines du phytophthora. Le drainage du champ doit également être pris en compte, en particulier en présence de semis en sols lourds ou sous des systèmes de semis direct. Pensez au traitement des semences LumiTreoTM pour une protection de pointe contre le Phytophthora.
Corteva Agriscience évalue la tolérance aux maladies des produits de semences, déterminant des pointages fiables pour aider les agriculteurs à sélectionner les variétés et les hybrides les mieux adaptés à leurs champs et au risque de maladie.
Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant l'état des cultures ou la présence de maladies, consultez votre agronome de confiance, votre détaillant ou votre site local Corteva AgriscienceTM, gérant de territoire pour obtenir des conseils. Pour plus d'informations sur le dépistage des maladies du maïs et du soya en fin de saison, consultez la ressource en ligne du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (Guide agronomique pour les grandes cultures).
1www.brevant.ca/en/resources/agronomy-centre/tar-spot.html